Catherine RAYNAL

Avec pour seul viatique des objets délaissés, des matériaux usagés, Catherine Raynal explore la part d’ombre et de silence que recèle toute mémoire, la sienne mais aussi la nôtre.

Ainsi l’installation « mémoire noire » s’est elle construite en assemblant sur des formes de bois recouvertes de pages d’annuaires enduites de jus d’encre de Chine des objets hétéroclites qu’elle a glanés au fil du temps ou que lui ont apportés amis et connaissances qui ont participé à cette démarche et à cette création. Objets certes infiniment modestes, hétéroclites, usés, rouillés, cassés, au rebut, mais objets auxquels s’associe la richesse des souvenirs de moments, de lieux, de visages qui, traversant l’ombre du temps, remontent à la mémoire individuelle ou collective.

De même, ce sont des vestiges de vies qui ont imprégné de vieux draps exhumés de quelque armoire que Catherine Raynal cherche à faire revenir au jour à travers des jeux d’encre, ombres du passage de l’humain.

De la pratique méditative et silencieuse qu’impose la broderie sur une toile que le temps a écrue sont nés des dessins ainsi que des mots qui reprennent en écho ceux qui reviennent souvent en majeur dans la poésie d’Anise Koltz.

Enfin les dessins, exécutés dans des tons de noir et de rouge, également présentés dans l’exposition, témoignent de cette démarche d’introspection et de réflexion que l’artiste poursuit sur la mémoire des ombres.