Sarah Barthélémy – Sibi
« Le papier comme matériau s’est doucement imposé à moi. La douceur de cette presque peau, sa souplesse et sa résistance, sa transparence et parfois son opacité, sa légèreté et sa densité, bref, l’incroyable multiplicité de ses formes et de ses propriétés plastiques, malgré son apparente simplicité, m’a séduite sans même que je m’en aperçoive. Les gestes de la couture me sont ensuite naturellement revenus : mesurer, tracer, coudre, assembler et surtout découper.Découper comme on dessine pour faire naitre des mondes. Découper comme on sculpte, pour créer des volumes, pour révéler la forme par les vides. Découper comme on grave pour révéler la texture, le grain. Découper pour le geste, pour la musique, pour le vide que l’on fait en soi. Le papier découpé est enfin devenu théâtre d’ombre, faire apparaître et disparaître, grâce à la lumière des figures mouvantes et suspendues pour raconter des histoires sans mots au spectateur et l’inviter à la contemplation dans cet univers blanc fait de “presque rien”. »