Gaspard est né un mois d’août, il y a vingt ans. Il a grandi en banlieue parisienne, entre les cerisiers de son jardin et le goudron de ces écoles dont on parle dans les journaux, quand ça va mal. Il a vécu à Toronto pendant un an avant de revenir à Paris pour suivre une licence de cinéma. En parallèle de cette passion pour le septième art, Gaspard a toujours dessiné. Beaucoup, n’importe où, n’importe quand, sur n’importe quoi et avec n’importe quoi. Par plaisir ou pour passer le temps, ce qui n’était probablement qu’un divertissement est devenu un moyen d’expression, un outil acéré pour traduire et exorciser les ombres gardées loin au fond de lui. Sous le crayon, ces ombres se font monstres, bonshommes, animaux ; souvent un peu des trois mélangés.
Ce sont des divinités exténuées, des corps perdus dans l’espace. On peut y voir de la poésie, de la tendresse, des peurs d’enfants et des angoisses d’adultes. Mais ça respire aussi le bonheur.
Art brut ou dessins d’enfant, c’est allumé, inspiré, vivant… et rassurant, au fond. Comme le seraient milles fétiches bienveillants et protecteurs.