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Brann RENAUD

Comme on ouvre une vieille malle ou comme un souvenir remonte, comme de l’imprévu vous visite ou comme un conte vous entraîne, Brann peint. Il ne décide pas vraiment ce qu’il peint. Il l’attend, il l’appelle, il le trouve, il en est surpris, il l’écoute, il le suit, se laissant guider par ce qu’il peint, au fur et à mesure qu’il le peint. On pourrait penser le contraire au premier abord, tant on croit pouvoir aisément reconnaître ce que le tableau représente. Mais le tableau, en réalité, ne se laisse pas faire. Il entend être vu comme il a été peint : comme une lettre inconnue qu’on déchiffre, une mémoire oubliée qu’on retrouve, un horizon nouveau qui s’ouvre, un « il était une fois » qui commence…

Il y a toujours, dans le tableau, deux ou trois détails, pareils à des fausses marches, pour faire trébucher le regard trop sûr de lui, pour l’inviter à suivre ce qui se donne à voir au lieu de s’imaginer l’avoir vu. Aucune recherche de l’énigme ou du fantastique, en tout cela, aucune quête d’un quelconque au-delà du réel. C’est bien dans le monde que nous habitons que nous sommes. Mais un monde qui cesse justement d’être représenté, affublé de tout ce qu’on pense savoir de lui, qui est rendu à sa pleine présence, en ce qu’elle a de singulier, à sa propre parole, en ce qu’elle a à nous apprendre.

Et pour lui rendre cette présence, il faut nécessairement que le peintre soit présent à lui-même ; pour lui rendre cette parole, il faut nécessairement que la peinture parle. Si Brann ne décide pas ce qu’il peint, il a bien le souci, en revanche, de le peindre avec force et minutie, avec art. Un art qui ne vise pas à embellir ou travestir les choses, mais à leur répondre, à s’élever à l’unisson de leur singularité et de leur éloquence. Moment d’équilibre toujours à refonder, moment funambule, où le monde et l’artiste, cessant d’être dits, l’un et l’autre et ensemble se disent…

R.R

Brann Renaud  –    Né en 1977

EXPOSITIONS PERSONNELLES

Septembre 2016 – « la ligne conte » Newsquare gallery ( Lille )
Fevrier 2015- « Carambolages ll » galerie quai-est proposée par jean michel marchais ( Ivry/seine )
Janvier 2014 « vrac-ame » galerie Elizabeth Couturier ( Lyon )
Juin 2012 – Galerie « le garage » ( Nantes )
Decembre 2011- brann renaud, galerie Elizabeth Couturier ( Lyon )
Mars 2011 – “Les nuits du chasseur” Trafic Galerie (Paris)
Janvier 2010 – “Sans titre n°1” Trafic Galerie (Paris)
Mai 2009 – “Ceci n’est pas un Pablo” Rien galerie (Aix-en-Provence)
Mai 2007 – Galerie du crous des beaux arts (Paris)
Janvier 2006 – Galerie moderne Silkeborg (Danemark)

EXPOSITIONS COLLECTIVES

Octobre 2015- Centre d’art contemporain « à cent metres du centre du monde » ( Perpignan )
Sept 2015- Galerie Elizabeth Couturier ( Lyon )
Mars 2014 – « Tout va bien 3 » galerie quai-est ( Ivry sur seine )
Mars 2013 – ART PARIS , galerie Da-end ( Paris )
Juin 2012 – Marilyn 50 ans deja Mazel Galerie ( Bruxelles )
Mai 2012 – « carte blanche » Galerie IUFM Confluence(s) ( Lyon )
Février 2011 – Collective Trafic Galerie (Paris)
Octobre 2010 – “Chic Art Fair” Trafic Galerie (Paris)
Octobre 2009 – Slick 2009 Trafic Galerie (Paris)
Juin 2009 – “Liberté j’écris ton nom” Trafic Galerie (Paris)
Octobre 2008 – “Tout va bien 2” Trafic Galerie (Paris)
Juillet 2008 – “Figuration de l’imaginaire” Centre d’art contemporain (Mont de Marsan)
Juin 2008 – “Figuration del imaginario” Galeria Victor Saavedra (Barcelone – Espagne)
Mai 2007 – Pulchri studio (La Haye – Pays-bas)
Nov 2006 – «Parcours d’artistes» artiste invité (Pontault-Combault)
Juin 2006 – Centre d’art contemporain Aponia «Figuration narrative / Histoire de voir»
Avril 2006 – Thanassis Frissiras gallery «L’atelier de Pat Andrea» (Athènes – Grèce)
Mai 2005 – 50ème salon d’art contemporain de la ville de Montrouge
Octobre 2004 – «Jeune création» ville de Pontault-Combault
Mai 2004 – 49ème Salon d’art contemporain de la ville de Montrouge
Nov 2003 – «Novembre à Vitry»
Mai 2003 – «les beaux Arts empruntent le métro» ligne 14, station Madelène
Avril 2003 – «Painting in progress» ( Maison des Arts de Créteil )
Janvier 2003 – «Soldissimes» – Galeries Lafayettes

BIBLIOGRAPHIE – PRESSE

CATALOGUES: ENSBA diplômés 2004, Montrouge 2004 et 2005, “l’atelier de Pat Andrea” – Thanassis
Frissiras gallery 2006 – “Brann Renaud” (galerie moderne) 2006 – “Het nieuwe verhaal” (Galeria Victor Saavedra) 2008 – “Les nuits du chasseur” Trafic Galerie 2011
PRESSE : ARTENSION n°100, avril 2010 – EXPORAMA n°9, uin 2008 – AZART n°35 novembre/décembre 2008 et divers articles sur le web

DISTINCTIONS

2007 – Lauréat 11em «Prix Antoine Marin»,  Arcueil

RÉSIDENCE

2003 – résidence à «La Source» (Association de G.Garouste pour le développement de l’art en milieu rural)

FORMATION

2004 – Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (Ateliers F.Boisrond, J.M.Albérola, P.Andrea) . DNSAP.

Yves HELBERT

D’une recherche de quelques mots pris au hasard et lancés dans ce puits sans fond qu’est Internet surgit une infinité d’images inattendues, d’une boîte oubliée dans un grenier s’échappent de vieilles photos de visages sur lesquels on ne sait plus mettre de nom depuis longtemps, de vieilles revues feuilletées négligemment montrent des objets dont on ne connaît plus l’utilité ou des inventions délirantes restées sans suite…: ce sont de toutes ces images, ces photos qu’Yves Helbert s’inspire pour ses dessins.

Pendant que l’esprit choisit, organise et assemble, que la main dessine d’un trait sûr et minutieux, le titre naît, subrepticement.

Citons en quelques-uns, inscrits dans le dessin même et pris au hasard : « la rhétorique de l’image », « le déficit commercial », « le jour de gloire », « le sacrifice de la rose », « la preuve par l’image », « la chambre d’amis », « la reproduction des élites », « l’heure de gloire », « les coulisses du pouvoir », « la descente de croix », « le partage des compétences », « l’opération programmée »… Ces titres ne commentent pas les images, les images ne viennent pas illustrer les titres. De fait, titres et dessins sont indissociables et leur juxtaposition crée un trouble analogue à celui ainsi décrit par Roland Barthes dans l’Empire des signes : « une sorte de vacillement visuel, analogue peut-être à cette perte de sens que le Zen appelle un satori ». Si, au premier regard, leur association paraît arbitraire – arbitraire dans lequel Breton voyait la force première de l’image surréaliste -, il est toutefois possible de dégager certains thèmes qui sous-tendent le travail d’Yves Helbert, au-delà de l’humour, toujours présent : l’interrogation sur la nature, la politique, la nostalgie, l’émerveillement devant les objets inutiles…

En même temps que les dessins, sont présentés quelques dioramas dans lesquels, notamment, Yves Helbert met en scène, toujours avec humour, l’oeuvre d’art dans l’atelier de l’artiste, ou bien muséifiée, ou bien encore abandonnée…

Le Sacrifice de la Rose

Young Hee HONG

Young-Hee HONG, plasticienne, est diplômée de l’université de Sung-Shin de Séoul, de l’Ecole supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, docteur en Arts plastiques (Université Marc Bloc de Strasbourg). Elle travaille entre Paris et Strasbourg.

SIte web

« no place to sit », installation

Tours inachevées, échevelées, n’ayant jamais eu l’ambition de toucher un ciel que de toute façon l’on pressent vide. Tours de fer en fil suspendant, dans un espace dont l’expansion ne suit aucun projet autre que de s’abandonner au geste de l’artiste, quelques points blancs, ou parfois rouges. Babel(s) donc sans projet et sans ambition autre qu’une construction méditative du vide que laissent les liens inaboutis, les instants sans suite perceptible comme en égrainent inlassablement les jours de la vie.

« Faire le point », dessin

En les constellant de points de peinture blanche, Young-Hee HONG brouille ces images qui font le quotidien des quotidiens – photos de faits divers, de manifestations, de réunions politiques, de « peoples » …-, images sur lesquelles, au hasard d’une page distraitement tournée, on s’arrête parfois sans trop savoir pourquoi, saisi d’une émotion ou d’un sentiment de l’étrange qu’on ne saurait expliquer. A l’inverse de la peinture aborigène, dont le pointillisme sert à cacher au profane l’image sacrée qu’il recouvre, Young-Hee HONG oriente le regard du spectateur, l’intrigue, le perd, lui fait rechercher le sens de l’image première qu’elle sauve ainsi de sa banalité en faisant naître, au-delà des étoiles ainsi posées en minutieuses gouttes, des univers poétiques arrachés au trivial.

Yuko SOI

Des poèmes du quotidien dessinés avec ardeur à la pointe acérée de crayons de couleurs qui disent la tristesse et aussi la simplicité de la vie. Aucun artifice dans leur expression minutieuse qui ne révèle que la sobriété du cœur et des sentiments humains. Dans un monde de l’art où tout change vite et fort et qui semble dominé par la recherche conceptuelle, les œuvres de Yuko Soi nous font revenir à un questionnement presque naïf sur ce qu’est l’art.

細く細くとがらせた色鉛筆の先端で描かれる細密な描写によって、無作為に選んだ大小様々な紙に切々と刻まれた日常の詩。生きることはこんなにも切なく、そしてまたシンプルなものなのだと作品は教えてくれます。その繊細な筆致と表現には一切の作為も、ねらいもなく、人間的な感情や純一な心の黙示のみによって描かれています。昨今の変動の激しいアートの世界では、コンセプト付きの新しい発想ばかり求める風潮が目立ちますが、我々は彼女の作品の前でアートってなんだっけ、という素直な気持ちに立ち返るのです。

Sarah BARTÉLÉMY-SIBI

« Cumulovaccus », Mobiles / papier découpé

13 bis

Depuis 2009, Treize bis, plasticien, colle ses images poétiques sur les murs de son quartier, à la frontière des XIXe et XXe arrondissements de Paris.

La vitrine qu’est la rue lui a permis de faire de nombreuses rencontres et de réaliser ses premières commandes : ornementations et scénographies pour des événements musicaux et des créateurs de mode, clips, décors muraux extérieurs ou intérieurs de bars et de boutiques… jusqu’à concevoir des compositions sur mesure pour des particuliers.

Pour son exposition à la galerie TOKONOMA, Treize bis a plié, sans l’appauvrir, son riche imaginaire au format classique du cadre.

À l’occasion de cette exposition, il présente également un échantillon de ses compositions d’intérieur. 

L’interview de l’artiste publié en 2018 sur ARTIST UP.fr 

Olivier RENEVRET

Une certaine absence

Ce que je cherche avant tout dans la pratique de la peinture c’est mon absence. Je ne veux être responsable que de l’évidence de ce que la peinture montre, laissant à elle-même son pouvoir poétique, narratif ou émotionnel.

J’ai choisi pour cela les outils les plus simples de la peinture. C’est le choix du non-choix. Parce qu’ils ont été utilisés par tant d’autres depuis si longtemps ces outils ne peuvent pas m’appartenir. Ils sont intemporels et universels. Ils me permettent de ne rien affirmer.

J’utilise, pour la production de mes œuvres, des procédés simples qui régissent l’application du médium sur la toile. Ces procédés, pensés en amont de la réalisation, m’empêchent d’agir en réaction avec ce que je vois naître sous mes yeux et évitent toute expression personnelle née de l’instant. En revanche ces procédés intègrent systématiquement le geste qui est ici abordé comme « utile » et non esthétisant ; à la manière d’un maçon façonnant un enduit.

Par cette approche de la peinture je me donne une place proche de celle du spectateur dans le sens où je n’ai pas de volonté prédéfinie quant au résultat final mais n’en suis que le témoin. C’est une démarche d’ouverture, d’accueil et d’acceptation. En cherchant mon absence j’invite l’œuvre à se réaliser d’elle-même, à me dépasser.

Laureline LÊ

Née en 1988. Vit et travaille à Paris.

Après avoir étudié la gravure à l’école Estienne puis intégré les Beaux-Arts de Paris, dont elle a récemment été diplômée, Laureline Lê pratique aujourd’hui principalement le dessin, mais aussi l’estampe et la sculpture (céramique, bronze). Curieuse de découvrir de nouveaux environnements de travail, elle a effectué plusieurs résidences d’artiste à l’étranger (Luxembourg, Québec, Danemark…). Ses pièces ont été exposées à Londres, au Danemark, au Luxembourg, ainsi qu’à Paris et en région parisienne.

Au premier abord, la pratique artistique de Laureline Lê évoque la délicatesse d’une collecte d’éléments naturels voués à l’étude, une poétique de la recherche scientifique. Selon une déclinaison de tonalités noires et blanches, les œuvres de l’artiste apparaissent comme les variations de surfaces sensibles détachées de leur état de nature, la blancheur clinique qui les entoure n’enlevant rien de leur beauté intrigante. Le procédé de l’empreinte cher à l’artiste, donne naissance à des formes indicielles, nées d’une « matière reproduisant la matière »¹. Pourtant, tandis qu’elle recueille, effleure ou frotte chacun de ces objets, Laureline Lê laisse se profiler des profondeurs inattendues. C’est alors qu’un imaginaire de cartographie donne naissance aux ambitions abyssales de la géologie². Le cheminement qui sous-tend la conception des œuvres présentées se trouve retranscrit au travers d’un dessin sur bois intitulé La Carte mentale. Cette œuvre apparaît ainsi comme une forme de cosmogramme englobant l’ensemble du travail de manière allusive, donnant à voir les lois régissant le « micro-univers » de l’exposition. C’est avec délicatesse que Laureline Lê propose de s’approprier le monde, en convoitant ce qu’il est possible de tenir dans la main. Tandis que nous connaissons le dieu Atlas portant la terre sur ses épaules, Laureline Lê nous invite à l’embrasser au travers de fragments poétiques.

Laure Jaumouillé

1 – Didi-Huberman Georges, La ressemblance par contact, archéologie, anachronisme et modernité de l’empreinte, Les Editions de Minuit, Paris, 2008, p.131

2 – L’émergence de cette nouvelle dimension apparaissant tout particulièrement dans la série de dessins intitulée Six théories des profondeurs.

L'exposition « Adtentio », installation, dessins
du 21 mai au 14 juin 2015

Catherine RAYNAL

Avec pour seul viatique des objets délaissés, des matériaux usagés, Catherine Raynal explore la part d’ombre et de silence que recèle toute mémoire, la sienne mais aussi la nôtre.

Ainsi l’installation « mémoire noire » s’est elle construite en assemblant sur des formes de bois recouvertes de pages d’annuaires enduites de jus d’encre de Chine des objets hétéroclites qu’elle a glanés au fil du temps ou que lui ont apportés amis et connaissances qui ont participé à cette démarche et à cette création. Objets certes infiniment modestes, hétéroclites, usés, rouillés, cassés, au rebut, mais objets auxquels s’associe la richesse des souvenirs de moments, de lieux, de visages qui, traversant l’ombre du temps, remontent à la mémoire individuelle ou collective.

De même, ce sont des vestiges de vies qui ont imprégné de vieux draps exhumés de quelque armoire que Catherine Raynal cherche à faire revenir au jour à travers des jeux d’encre, ombres du passage de l’humain.

De la pratique méditative et silencieuse qu’impose la broderie sur une toile que le temps a écrue sont nés des dessins ainsi que des mots qui reprennent en écho ceux qui reviennent souvent en majeur dans la poésie d’Anise Koltz.

Enfin les dessins, exécutés dans des tons de noir et de rouge, également présentés dans l’exposition, témoignent de cette démarche d’introspection et de réflexion que l’artiste poursuit sur la mémoire des ombres.

Fabienne SANNER

Fabienne SANNER, sculptures