Pendant que l’esprit choisit, organise et assemble, que la main dessine d’un trait sûr et minutieux, le titre naît, subrepticement.
Citons en quelques-uns, inscrits dans le dessin même et pris au hasard : « la rhétorique de l’image », « le déficit commercial », « le jour de gloire », « le sacrifice de la rose », « la preuve par l’image », « la chambre d’amis », « la reproduction des élites », « l’heure de gloire », « les coulisses du pouvoir », « la descente de croix », « le partage des compétences », « l’opération programmée »… Ces titres ne commentent pas les images, les images ne viennent pas illustrer les titres. De fait, titres et dessins sont indissociables et leur juxtaposition crée un trouble analogue à celui ainsi décrit par Roland Barthes dans l’Empire des signes : « une sorte de vacillement visuel, analogue peut-être à cette perte de sens que le Zen appelle un satori ». Si, au premier regard, leur association paraît arbitraire – arbitraire dans lequel Breton voyait la force première de l’image surréaliste -, il est toutefois possible de dégager certains thèmes qui sous-tendent le travail d’Yves Helbert, au-delà de l’humour, toujours présent : l’interrogation sur la nature, la politique, la nostalgie, l’émerveillement devant les objets inutiles…
En même temps que les dessins, sont présentés quelques dioramas dans lesquels, notamment, Yves Helbert met en scène, toujours avec humour, l’oeuvre d’art dans l’atelier de l’artiste, ou bien muséifiée, ou bien encore abandonnée…