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Cyril TRICAUD

Tel Narcisse, le peintre a mis longtemps à se saisir du reflet que lui offrait sa toile. Il s’est d’abord subrepticement glissé, spectateur souvent anonyme, acteur modeste, dans les scènes qu’il peignait. Puis, miroir aidant, il est devenu le plus fidèle, le plus disponible de ses modèles, le seul peut être à l’accompagner sa vie durant jusqu’au bout de sa vieillesse, parfois jusqu’aux portes de la mort. Enfin il s’est plus fièrement campé en peintre, face à son chevalet, armé des armes de son état : pinceaux, palette, chiffons…

C’est dans cette tradition « de l’autoportrait en peintre » que s’inscrit Cyril Tricaud, mais à sa manière, teintée d’humour et de douce dérision. Dans cette tradition certes, mais en la renouvelant.

Ce qu’il donne à voir, c’est un peu de l’univers pictural qu’il a acquis en fréquentant les maîtres classiques, en arpentant inlassablement le Louvre. Il y puise ses références qui affleurent dans toute son œuvre en la nourrissant. Ce n’est pas pour autant un art savant de citations subtilement introduites. Le Christ entrant dans Jérusalem sur son âne ou gisant est bien là, présent, simplement reproduit comme l’est, de même, la mort de Sardanapale de Delacroix. L’artiste parfois s’y confronte, jalousant les glacis qui donnent à voir la transparence des chairs pâles de l’esclave qu’on sacrifie, tout en assumant lui-même les fluorescences de sa propre palette. Parfois il en joue, s’installant en rêve à califourchon derrière le Christ et entrant ainsi, quelque peu éberlué, dans on ne sait quelle Jérusalem, ou bien se réveillant de sa sieste à côté d’un Christ gisant attendant, lui, l’improbable résurrection de sa chair de bois. Ou encore il entre dans la toile et, à l’habit de lumière du modèle de Manet, il substitue tee-shirt et jean maculé en provoquant le spectateur d’une muleta qui n’est autre qu’une poupée gonflable…

FA

Exposition « Autoportraits en peintre »
du 26 janvier au 4 mars 2017

Biographie

Né à Asnières en 1982, Cyril Tricaud a fait le choix de la peinture à laquelle il s’est adonné de façon quasi exclusive aux Beaux-Arts de Paris. Peinture de chevalet, mais aussi fresque, dessins et études d’après modèle, anatomie, paysages, scènes religieuses et allégoriques, portraits et autoportraits.

Cyril Tricaud, diplômé en 2008 de l’École Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris avec félicitations du jury, a reçu plusieurs prix : Mention du jury, prix de dessin David Weill, Académie des beaux-arts en 2014 ; Lauréat du prix Hiscox en 2009 ; Lauréat du prix Diamond en 2007. d

Il dirige aujourd’hui l’atelier de peinture sur fresques de l’École Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris.

Lulù Nuti

Territoires perdus, géolocalisation

« Territoires perdus, géolocalisation » est la présentation d’une recherche conduite par Lulù Nuti autour des territoires abandonnés, tels de modernes Pompéi, suite à des catastrophes dues à l’insouciance de l’homme. C’est une ample recherche qui se veut en perpétuelle évolution. 

Les œuvres aujourd’hui proposées par la galerie TOKONOMA sont issues de cette recherche et en constituent comme « un premier chapitre », premier chapitre qui présente des cartes géographiques, réelles ou imaginaires, de territoires marqués par des catastrophes nucléaires. Ces cartes, en donnant à ces territoires, géographiquement localisés, formes et frontières en font ainsi des « pays » à part entière.

François MALINGRËY

François Malingrëy affectionne les portraits, les grands formats, les événement troubles, les fins heureuses, le sang qui afflue sous la chair, les questions sans réponse et la satisfaction du travail bien fait.

François FERRIER

François Ferrier est né en 1976 à Paris. Il choisit de se consacrer à la peinture à l’age de vingt-trois ans, après des études de musique. Souvent représentés nus, ses personnages ne cherchent pas à provoquer. Il s’agit simplement d’observer l’humanité sans se voiler la face. Tout regarder. La puissance d’un corps en mouvement, la force d’une étreinte, l’empreinte du temps ou encore la solitude. Des thèmes que l’on retrouve dans ses paysages, où la nudité des corps s’efface devant celle des lieux.

 Expositions ( sélection )

2013 : Galerie des éditions Autrement. exposition Routes, Paris.

2011 : Librairie Galerie Le Cabanon: exposition Silences, Paris.

2008 : Art en Capital, Grand Palais, Paris. Exposition Identités, avec le groupe Itinéraires, dans le cadre de la Nuit Blanche 2008.

2007 : Avec le groupe Itinéraires, exposition collective, mairie du IXè, Paris.

2005 : Galerie Aicart & Aijtink, Hilversum. Galerie Chloé van Dongen, Troyes. MAC 2005, Paris.

2004 : MAC 2000, Paris. Centre d’art Red Box, Barjols.

2003 : SNNP, Paris. Hotel Monceau Wagram, Paris.

2002 : Combats. Eglise St Médard, Paris. Eglise St Pierre, Dreux.

2001 : Galerie des Tournelles, Paris.

Laurent VIGNAIS

Laurent Vignais est né en 1963.
Il vit et travaille à Laval.

Gaspard

Gaspard est né un mois d’août, il y a vingt ans. Il a grandi en banlieue parisienne, entre les cerisiers de son jardin et le goudron de ces écoles dont on parle dans les journaux, quand ça va mal. Il a vécu à Toronto pendant un an avant de revenir à Paris pour suivre une licence de cinéma. En parallèle de cette passion pour le septième art, Gaspard a toujours dessiné. Beaucoup, n’importe où, n’importe quand, sur n’importe quoi et avec n’importe quoi. Par plaisir ou pour passer le temps, ce qui n’était probablement qu’un divertissement est devenu un moyen d’expression, un outil acéré pour traduire et exorciser les ombres gardées loin au fond de lui. Sous le crayon, ces ombres se font monstres, bonshommes, animaux ; souvent un peu des trois mélangés. 

Ce sont des divinités exténuées, des corps perdus dans l’espace. On peut y voir de la poésie, de la tendresse, des peurs d’enfants et des angoisses d’adultes. Mais ça respire aussi le bonheur.

 

Art brut ou dessins d’enfant, c’est allumé, inspiré, vivant… et rassurant, au fond. Comme le seraient milles fétiches bienveillants et protecteurs.

José FERRER

Comme inspiré par un art d’accommoder les souvenirs, Jose Ferrer tire de photos d’enfance ou de lieux qu’il habita jadis une trame qu’il tisse en y entremêlant objets nés de rencontres de hasard et silhouettes du présent. Sur cette toile ainsi tissée, il rêve sa mémoire…

José Ferrer est né à Valence.
Après y avoir étudié la philosophie, il a suivi des cours de photographie à Bologne puis à Las Palma. Il vit et travaille aujourd’hui à Bruxelles. 
Il a précédemment exposé en Belgique et en Espagne

Petite histoire d’une photo…

Lundi dernier je suis allé aux Puces. J’ai pris quelques photos au hasard de ce qui retenait mon attention: un petit cheval en bois, les arbres et le ciel sur un tableau en canevas délavé, une chaise, une malle dont le cuir abîmé faisait naître d’étranges motifs ….

Mardi il pleuvait. Et, qui sait, peut-être que je cherchais un peu de lumière : je me suis mis à regarder des photos anciennes, des photos que j’ai prises autrefois en Sardaigne, de ces photos un peu banales qu’on prend à la volée pour se souvenir d’un moment, d’un lieu, d’un geste, d’un sourire, d’une lumière.

Regardant ainsi distraitement la photo d’une plage, se superposant aux formes des rochers, le souvenir de la texture du cuir de la malle photographiée le jour précédent a resurgi soudain, inopinément .

J’ai pensé aussitôt que le petit cheval en bois de la veille pourrait trouver plaisir à s’ébattre sur cette plage un peu morne et vide qu’il égaierait…

Plus tard j’ai fermé les yeux et, dans mon souvenir, le ciel de ce jour de mai en Sardaigne et celui du tableau en canevas des Puces se confondaient, faisant reculer très loin celui gris de ce jour de pluie présent.

Ainsi plus tard, comme dans un puzzle, je me suis mis à découper des objets et des personnages, à choisir des scènes parmi mes voyages et mes promenades et j’ai construit une sorte de mémoire inventée.

J’ai depuis souvent pratiqué cette « plongée dans les images » de mes vies d’autrefois pour en ramener, du fond de l’eau profonde des souvenirs, ces tableaux d’une mémoire rêvée.

Jose Ferrer

Barbara GORACZKO

Il en est du destin des oeuvres comme de celui des artistes qui les portent : leur cours profond peut s’étirer en méandres et se perdre dans la répétition ou, au contraire, connaître des inflexions brusques au gré des voyages, des rencontres de hasard…

Celui de l’oeuvre de Barbara Gorazcko, venue s’établir en France après des études artistiques en Pologne, a été bouleversé par le choc d’un voyage en Inde et l’éblouissement de la rencontre avec Venise.

Du choc de l’Inde de la saison chaude et sèche, où dansent les taches de couleurs dans la poussière que le soleil fait vibrer, il est resté une peinture moins précise, où le trait et la forme se font moins nets, comme fragilisés.

 

De Venise est resté l’éblouissement du regard qui, se détournant des ors de la nef et s’abaissant vers le sol, a eu la révélation de l’infinie richesse des mosaïques. Les couleurs de la pierre, le rythme des motifs et des formes se sont organisés en tableaux sans nombre. Mais par-delà l’éblouissement, le travail du temps sur la pierre est devenu une source de réflexion et de libération artistique autorisant toutes les recherches, toutes les techniques, tous les supports, tous les formats et levant toutes les contraintes, toutes les inhibitions et tous les interdits nés d’une longue pratique de la restauration des tableaux.

Ainsi s’ouvrit pour Barbara Goraczko une nouvelle vie artistique dont l’exposition qui a été présentée à la galerie a cherché à donner un modeste aperçu…

Venise Pavement       

Jens FERM

Sa peinture qui peut déconcerter au premier abord, tant elle semble enfantine ou malhabile, est un éloge de la simplicité et de la suggestion. Le peintre est un contemplatif, un fin observateur de son environnement qui possède la capacité de ressentir, un peu à la façon des maîtres de l’estampe japonaise, le temps qui s’écoule entre les secondes. L’air de n’y pas toucher, Jens Ferm explore l’essence des objets et des choses qui l’entourent, capte leur identité dans ce qu’elle a de plus synthétique et évocateur.

Les sujets de Jens Ferm montent à la surface de la toile comme les souvenirs remontent à la surface de la conscience. Il élabore ses peintures sans préméditation aucune. Il ne pense jamais qu’il va peindre une pivoine, l’étendue une mer vide ponctuée d’une barque solitaire ou le fourmillement ensoleillé d’une brassée de fleurs de mimosas. Sa peinture procède d’un murmure intérieur et d’un abandon à la couleur.

Magnus CARLÉN

n°XXV, huiles sur panneau format 61X54 cm

Il ne faut pas résister à la peinture de Magnus Carlén, y chercher sens ou parole, mais laisser l’émotion venir, se faire jour à travers les transparences colorées, travaillées et subtiles. S’offre alors, à qui accepte cet abandon, un monde dont la richesse et la poésie se cristallisent sans s’attacher aux formes et aux représentations, monde de sensations ineffables et pourtant sensibles et concrètes. Magnus Carlén, né à Stockolm en 1960, vit et travaille en Suède.

Huiles sur panneau, format 15×12 cm

Huiles sur plexiglass, format 20X15 cm

Huiles sur toile format, 61X54 cm