Hélène MUHEIM

Rémanence 15 - Aashray, 2019 200 x 70 cm

(…) Les dessins d’Hélène Muheim évoquent des univers plus ou moins familiers sans jamais vraiment se dévoiler, de véritables défis intellectuels qui requièrent une observation patiente et minutieuse, une lecture à double sens… Amalgames végétalistes aux accents baroques, radiographies iridescentes sur fond noir, les citations sont multiples et l’émotion infinie. Elle me parle des kakémonos de Qi Baishi, des horizons aux tons pastel de Ferdinand Hodler, on pense également aux perspectives bleutées de Joachim Patinir. (…)

Anne-Cécile Guitard

(…) Un paysage est avant tout une construction, une position, face à un assemblage d’éléments naturels ; de même que le portrait, avant d’être portrait, est un visage. C’est de cette manière qu’il nous revient de découvrir les paysages raffinés d’Hélène Muheim, ses Lignes d’horizon dans lesquelles elle n’investit la page que pour mieux souligner la cohabitation du paysage et de son absence : quelques lignes de crêtes et des sommets enneigés sont coupés horizontalement par une ligne floue et volontaire à la fois, laissant deviner, dans la surface immaculée de la page blanche, d’autres beautés naturelles. Un paysage est donc construction, mais, ici, il est aussi fondamentalement émotion, comme peuvent l’être une mer de nuages ou une épaisse forêt pour les romantiques allemands. (…)

Léa Bismuth