Fabien BOITARD

Le « Genre » du siècle

Le Paysage en peinture, d’abord simple décor, a rapetissé les hommes puis les a chassés du cadre pour se faire « Genre ».

L’artiste ne s’est pas borné à mettre le « Pays » en images en reproduisant le spectacle du monde qui s’offrait à lui : comme le dit Henri Cueco, « le paysage n’existe pas, il nous faut l’inventer ».

Ainsi c’est bien le regard de Cézanne qui a « inventé » la Sainte-Victoire et c’est à travers son regard que nous voyons aujourd’hui ce lieu. De même, comme le dit Oscar Wilde pour qui « la vie imite l’art bien plus que l’art n’imite la vie », c’est à Turner et aux impressionnistes que nous devons le changement de notre regard sur le paysage. Ou bien encore, regarderions nous de la même manière que nous le faisons aujourd’hui un ciel étoilé ou un champ d’oliviers si Van Gogh ne les avait pas peints ?

À partir d’œuvres choisies au sein de séries développées ces cinq dernières années, ce sont non pas un, mais des regards sur le paysage que Fabien Boitard propose aujourd’hui à l’occasion de l’exposition présentée par la galerie Tokonoma.

Si leurs styles et leurs représentations du paysage sont divers, on retrouve dans chacune de ces œuvres l’irruption d’un élément étranger (grille, taches rouges, mât..), comme une menace, une annonce de bouleversement et peut-être même de destruction de ce que l’action de l’homme sur la nature avait patiemment produit au fil des siècles.

Le « Genre » du paysage est toujours vivant nous dit Fabien Boitard et il nous propose de le réactualiser afin d’accompagner l’évolution du regard que nous portons sur notre monde en devenir.

FA